02/10/2015
Pollution contre natalité : l'alarme des scientifiques
Plusieurs études biomédicales accusent la chimie industrielle, et la Commission européenne est confrontée à ses responsabilités :
Les catholiques ont parmi leurs devoirs sociaux le soutien à la famille : donc le soutien à la santé, dont font partie la fertilité humaine et la sécurité des premiers mois de la vie de l'enfant avant la naissance. D'où notre préoccupation en prenant connaissance* de l'étude scientifique publiée le 1er octobre par la Fédération internationale de gynécologie obstétrique (FIGO) : aux Etats-Unis et dans les pays comparables, une femme enceinte est contaminée en moyenne par 43 substances chimiques différentes.
L'Institut national américain du cancer souligne pour sa part que cette contamination touche l'embryon : les bébé naissent « pré-pollués », prédisposés à diverses maladies.
Selon le rapport de la FIGO, les troubles de la fertilité humaine, qui s'aggravent dans les pays industriels, sont liés à la pollution de l'environnement : les pesticides, les polluants atmosphériques, les solvants, les plastiques alimentaires (bisphénol A et phtalates), etc.
Selon l'Agence de biomédecine sur les troubles de la fertilité, le nombre de couples ayant recours à la PMA « ne cesse de croître » : leurs difficultés sont très probablement dues « à l'exposition à certains toxiques et perturbateurs endocriniens ».
Quant aux scientifiques américains de l'Endocrine Society, qui regroupe 18 000 chercheurs et cliniciens spécialisés dans l'étude du système hormonal, ils soulignent que les pathologies humaines liées à la pollution de l'environnement ne cessent de s'étendre et de s'aggraver.
Or on apprend au même moment que l'Autorité européenne de sécurité des aliments, organisme dépendant de la Commission européenne de Bruxelles, s'apprête à autoriser (ou réautoriser) sur le marché européen une dizaine de ces pesticides dénoncés par les scientifiques comme des perturbateurs endocriniens.
Comment une pareille chose est-elle possible ? Pour une raison simple : l'exécutif européen n'ose pas adopter une réglementation claire qui définirait les substances dangereuses.
Et pourquoi n'ose-t-il pas ? Parce qu'il est soumis au lobbying des industriels qui exercent sur lui une pression permanente ; pression jugée irrésistible en un temps où le politique n'existe plus que pour « favoriser la croissance ».
Voilà qui nous ramène aux paroles du pape François lorsqu'il conseille, dans l'exhortation apostolique La joie de l'Evangile (§ 54), de ne pas avoir « une confiance grossière et naïve dans la bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique, ni dans les mécanismes sacralisés du système économique dominant ».
Sur tous ces problèmes d'environnement qui menacent la santé et l'équilibre social, l'encyclique Laudato si (§§ 183 à 187) appelle les peuples à se mobiliser pour obtenir de véritables débats participatifs : des débats transparents, où les intérêts en jeu seraient clairement identifiés, et où les pouvoirs économiques et les pouvoirs administratifs ne régleraient pas leurs affaires en coulisses.
Si nous voulons la natalité et le renouvellement des générations, nous devons vouloir la sécurité sanitaire, et nous mobiliser pour faire reculer les pollueurs. Nous devons donc exiger des responsables politiques qu'ils assurent – dans ce domaine brûlant – le bien commun. Et s'ils ne l'assurent pas ? Ce sera la preuve que nos démocraties inféodées à la finance sont devenues des postdémocraties ; les peuples devront trouver autre chose.
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* notamment dans Le Monde du 2/10.
16:29 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écologie
Commentaires
CERTAINS
> L'esprit malthusien n'est pas mort, loin de là. Certains doivent se frotter les mains du service rendu par la pollution dans cette "guerre aux berceaux".
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Écrit par : isabelle / | 02/10/2015
TROUVER AUTRE CHOSE (2)
> Je ne crois pas dans la conversion à la vie des politiques. Ils sont depuis longtemps ces marionnettes qu'ils agitent sous nos yeux, leurs intentions cachées aujourd'hui aussi obscures pour eux que pour nous je le crains.Les épîtres de saint Jacques en avertissement pour eux comme pour tous ceux d'entre-nous qui s'identifient à eux: la lèpre de leurs richesses et de leur suffisance les a rendu depuis longtemps insensibles à leurs frères. Déjà les tragédies actuelles ne les touchent aucunement, dont ils sont les premiers responsables, alors la question des générations futures... Cela ne fait que trop longtemps qu'ils nous mènent en bateau sur la mer de leurs chimères, en trafiquants d'âmes, en passeurs vers nos propres cimetières. Laissons les morts enterrer leurs morts.
La déclaration officielle d'Emmaüs France est ainsi à mon sens réponse à votre question finale: il nous faut dès maintenant trouver autre chose:
http://emmaus-france.org/crise-des-migrants-a-calais-emmaus-rompt-tout-dialogue-avec-le-gouvernement/
Il nous faut arracher nos destins aux mains de ceux qui tiennent les manettes d'un progrès mortifère, arracher tous les fils et tuyaux qui nous maintiennent, pour chacun de nos actes vitaux, en dépendance au système, le regard maintenu par les médias complices sur l'unique scénario qu'on nous passe sur la paroi de nos cavernes numériques. Il nous faut nous lever et sortir de nos tombeaux pour nous remettre sous le bon soleil de la vie qui, depuis l'amibe jusqu'au saint, toute la Création mystérieusement unie au Christ qui pour nous a passé les ravins de la mort, nous élève tous enfin en son chant joyeux du Premier Matin.
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Écrit par : Anne Josnin / | 03/10/2015
ÉTUDES DE PRODUITS
> Il y a longtemps que l'on sait que les organes reproducteurs sont les plus sensibles aux perturbations hormonales engendrées par les polluants. Mais l'affirmer haut et fort serait remettre en question toutes les études validant les autorisation de mise sur le marché de produits : pour valider un produit il faudrait plusieurs dizaines d'années.
Dans la même critique des études : en général les produits sont "étudiés" individuellement et donc les incidences cumulatives sont en général éludées.
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Écrit par : Franz / | 03/10/2015
ILS NE SE REMETTRONT PAS EN QUESTION
" Selon l'Agence de biomédecine sur les troubles de la fertilité, le nombre de couples ayant recours à la PMA « ne cesse de croître » : leurs difficultés sont très probablement dues « à l'exposition à certains toxiques et perturbateurs endocriniens ». Quant aux scientifiques américains de l'Endocrine Society, qui regroupe 18 000 chercheurs et cliniciens spécialisés dans l'étude du système hormonal, ils soulignent que les pathologies humaines liées à la pollution de l'environnement ne cessent de s'étendre et de s'aggraver. "
Oui, mais la réponse va être techno-scientifico-financière : créer et vendre des moyens techniques qui permettront de pallier ces problèmes : combattre les effets et non les causes !
Cela évite de se remettre en question (ce qui toujours douloureux), de lutter contre les puissances financières "amies" qui produisent et vendent ces produits toxiques pour l'Homme.
Produire le poison et le contre poison (ou plus exactement un palliatif) est bien meilleur pour le PIB et la croissance (surtout financière) quand même cela coûterait-il plus à la société !!!!
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Écrit par : Franz / | 03/10/2015
DÉVERSÉS
> Sans compter l'effet du Prozac et autres pilules contraceptives déversées dans l'eau mais, là, chut ! on n'en parle pas ! http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/actu/d/developpement-durable-prozac-pilule-contraceptive-cocktail-explosif-poissons-42819/
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Écrit par : isabelle / | 03/10/2015
@ Anne Josnin
> Vaste sujet !
Il est bien vrai la grande question actuelle est que la classe politique est liée à des milieux pas seulement économiques - ce serait trop simple, trop facile- mais aussi médiatiques, culturels aussi, devenus hors sol et pensant mondialement (et s’exprimant en globish bien sur) et se trouve de ce fait, coupée de la part majoritaire des peuples qui lui, par nécessité et aussi par affection est liée à un territoire. Il y a donc et peut-être plus profondément que jamais une coupure totale entre « pays réel et pays légal » (expression maurassienne, mais si quelqu’un en trouve une aussi bonne, qu’il la signale).
Cela apparaît clairement dans l’inflexion péjorative voire infamante, qu’a pris le qualificatif « populiste ». Votre référence à l’image de « la caverne » est tout à fait justifiée le milieu dirigeant tentant de montrer le monde tel qu’il n’est pas, ce qui marche de moins en moins grâce au fuites ménagées par les lanceurs d’alerte et grâce au moyens de communication qui produisent le contre-poison en même temps que le poison.
Ceci dit, on ne peut pas faire l'économie de la "fonction" politique dont le Christ n’a pas contesté la nécessité et l’Eglise encore moins: il faut bien une structure pour assurer le Bien Commun, la Res Publica sans attacher ce terme à un type de régime particulier: les fonctions régaliennes traditionnelles: justice (respect du droit), sécurité intérieure (police), extérieure (défense), relations extérieures (diplomatie), émission monétaire et nouvelles: protection sociale, environnement, patrimoine culturel.
Et ces fonctions régaliennes, justement, la classe politique de nos pays les refuse et s’en dessaisit en se contentant de technostructures administratives tandis que les peuples qui ont besoin de ces protections les demandent plus ou moins adroitement. Même les fonctions diplomatie et défense sont abandonnée au profit de ce que Brzezinski à qualifié et revendiqué être l’empire universel sans précédent dans l’histoire.
C’est pourquoi la question est probablement moins l’existence de structures de pouvoir, qui doivent être assez forte pour tenir tête au milieu financier-médiatique, que leur mode de recrutement.
Sur Calais : j’ai peut-être mal lu, mais il semble que, curieusement, quand on parle de répartir en Europe, les capacités d’hébergement, on ne parle jamais du Royaume Uni. Bizarre, non ?
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/10/2015
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